Les métaphores qui façonnent notre écoute
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Les métaphores qui façonnent notre écoute: Corrélats neuronaux de la brillance timbrale étudiés par interférence hauteur-timbre et IRMf
Zachary Wallmark (Université de l'Oregon) [IP] avec Charalampos Saitis (Université Queen Mary de Londres).
Description :
La brillance est l'un des aspects les plus étudiés de la perception de la musique, et sans doute l'un des indices timbraux les plus importants, activement façonné par les interprètes, les compositeur.rice.s et les ingénieur.e.s du son. D'un point de vue psychoacoustique, les sons décrits comme brillants présentent une accentuation des hautes fréquences dans le spectre et les sons ayant une énergie plus élevée dans les hautes fréquences sont décrits comme brillants. Cependant, on sait relativement peu de choses sur les mécanismes neuronaux qui facilitent ces descriptions métaphoriques. La brillance timbrale implique-t-elle la contribution des zones de traitement visuel du cerveau ? Les sons semblent-ils lumineux parce que nos systèmes auditif et visuel communiquent directement, ou parce qu'ils sont tous deux reliés à une zone supramodale où est codée une représentation plus abstraite et de plus haut niveau de ce qu'implique la brillance ?
Nous mènerons une étude en utilisant une tâche d'interférence de hauteur de son par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Dans le scanner, les participant.e.s décident lequel de deux sons présentés successivement est le plus aigu (comparaison de hauteur) ou le plus brillant (comparaison de brillance). Les stimuli seront des complexes harmoniques synthétiques différant en fréquence fondamentale et en centroïde spectral (deux chacun). Nous manipulons la congruence de la hauteur et de la brillance, ce qui donne un plan factoriel 2x2. Il a été démontré que les interactions entre la valeur numérique et le niveau de luminosité des chiffres modulent l'activité dans le lobe pariétal, une zone précédemment impliquée dans le traitement de la magnitude. En mettant en œuvre un paradigme auditif analogue, cette étude examinera les corrélats neuronaux de la luminosité timbrale. Nous posons l'hypothèse que les tonalités plus lumineuses stimuleront des régions de représentations supramodales dans le lobe pariétal et/ou les zones visuelles par rapport à la tonalité non lumineuse.
Les scans seront effectués au CUBIC (Combined Universities Brain Imaging Center), à Londres, et au Lewis Center for Neuroimaging de l'Université de l'Oregon à Eugene, OR.
Cette étude permettra de mieux comprendre la base intermodale de la brillance timbrale, ce qui pourrait avoir plusieurs applications potentielles dans la composition et l'interprétation. Les résultats nous aideront à résoudre une question posée depuis l'antiquité : pourquoi conceptualisons-nous les sons en les comparant aux autres sens ? Nous diffuserons nos résultats dans une revue à comité de lecture telle que Music Perception.